L'étang du domaine Howard

L’étang du Domaine Howard est une oasis au milieu de la ville. Assis sur un banc ou sur le sol, on peut admirer le reflet des arbres et de la ville sur la surface de l’eau. Laissez-vous bercer.

Cet épisode fait partie d’un balado poétique: huit lieux au cœur de Sherbrooke, huit œuvres sonores, à écouter sur place ou dans le confort de votre foyer.

« Fabrique-moi des lunettes d’enfance, je t’en prie, j’ai perdu les miennes il y a longtemps déjà. » L’été, chaque fois que nous nous sommes assises pour contempler et écrire, un papa et son fils y pêchaient, jamais les mêmes. Le printemps et l’automne, les sons des enfants de la cour d’école d’en face ont bercé nos pérégrinations. En est ressorti un kaléidoscope ludique et poétique, une ode à l’enfance et à ses jeux.

Christine Bolduc

Ce lieu où à quatre reprises nous avons écrit en observant des couples pères-fils qui pêchaient me fait repenser à l’enfance. Revoir, adulte, la forêt de mon enfance et comprendre… Nos yeux tout neufs d’enfants magnifient les lieux et les choses. C’est le légendaire de l’enfance. Ce parc pour un enfant est peut-être un domaine seigneurial, un pays, un continent. L’étang est une mer, les arbres sont des géants qui cachent 1000 secrets au creux de leurs branches et de leurs crevasses.

Le vent ride la surface de l’étang. Les canards font la sieste au bord, en attendant le retour au calme. Et toujours ce souvenir d’une époque où on ne distingue pas toujours le rêve.

Sauf que le rêve est un incompris…

Claire Jean

J’aime ce lieu depuis mon arrivée à Sherbrooke. Une oasis entre des rues passantes. Une zone protégée pour trouver le repos. J’ai rencontré ce lieu la première fois lors d’un atelier sur les contes des 1001 nuits donné par le grand conteur franco-libanais Jihad Darwiche. Découverte du domaine, du répertoire et du conteur. Coup de cœur pour le répertoire qui m’a fait chavirer par sa légèreté et sa profondeur. Coup de foudre pour l’approche du formateur. L’endroit est imprégné de ce travail. J’ai habité le lieu en contant pendant trois étés Les Balades contées du Domaine Howard. J’ai des souvenirs mémorables d’attaques de moustiques, de journées de grands vents et de public émerveillé. Aujourd’hui, l’écriture dans cet endroit m’est familière.

7 juillet 2022 : Les oiseaux le matin. Je les observe boire des gouttes de rosée, grignoter des baies, chanter, voler d’un arbre à l’autre et je suis nourrie. J’aperçois un arbre qui tente de déployer ses branches et ses fleurs entre des arbres plus vieux. J’hésite à me lever pour aller à sa rencontre de peur de faire fuir l’oiseau tout près. Tilleul d’Amérique.

8 septembre 2022 : Des enfants avec des filets. Ils chassent les papillons sous l’œil attentif de l’enseignant qui les guident là où l’on retrouve plus de papillons. Je croise des élèves de Saint-Michel qui me reconnaissent. Je suis allée au printemps dans leur classe donner des ateliers de contes. Ils sont accompagnés d’un enseignant inconnu, mais joyeux. À revoir ces élèves immigrants, j’ai des papillons dans l’estomac.